Depuis le 26 mai, Meta utilise officiellement les publications publiques Facebook et Instagram des Européens pour entraîner son IA. Si vous n'avez pas refusé cette option avant cette date et que votre profil est public, votre contenu fait désormais partie du système. Cela fait trois jours que nous avons lancé le système, et il est intéressant d'y regarder de plus près : non seulement ce qui se passe, mais aussi ce que cela signifie.
Ce que dit Meta
Meta affirme que son objectif est d'améliorer l'IA. Le contenu public, affirme-t-il, reflète la diversité des modes de communication. C'est pourquoi ils souhaitent alimenter leurs systèmes d'IA avec du langage, des publications et des comportements réels afin de rendre des outils comme Meta AI plus intelligents, plus utiles et plus pertinents dans toutes les langues et cultures.
Selon leur équipe, les messages privés sont interdits, les utilisateurs de moins de 18 ans sont exclus et les messages WhatsApp sont sûrs, à moins que vous n'utilisiez l'assistant Meta AI dans l'application.
Voici comment ils l'ont dit :
« Nous pensons que l'utilisation de contenu partagé publiquement est conforme aux attentes des utilisateurs et nous permet de créer une IA qui reflète la diversité des voix et des langues de notre communauté mondiale. » - Porte-parole de Meta
Ce que cela signifie (en termes humains)
Si vous résidez en Europe, possédez un compte Facebook ou Instagram public et n'avez pas émis d'objection avant le 26 mai, vos publications, passées et présentes, font désormais partie des données d'entraînement de l'IA de Meta. Cela inclut vos écrits, vos publications, les photos partagées, les vidéos mises en ligne, et même les reels et les légendes que vous pensiez être juste pour le plaisir.
Vous ne recevrez pas de notification. Rien ne changera. Mais en arrière-plan, votre contenu est désormais utilisé pour entraîner des systèmes comme Meta AI et LLaMA. Vous pouvez toujours vous opposer à de futures publications, mais toute publication avant la date limite est déjà enregistrée et y reste. Pour être clair, ceci ne s'applique pour l'instant qu'aux utilisateurs de l'UE et de l'EEE.
Pourquoi le font-ils ?
Parce que les données sont le carburant – et Meta en a besoin de beaucoup.
L'entraînement de systèmes d'IA à grande échelle comme LLaMA nécessite une contribution humaine réelle, diversifiée et complexe. Du genre que l'on ne trouve pas dans des ensembles de données bien ficelés ou des exemples mis en scène. Publications publiques, commentaires, photos, vidéos : voilà la matière première qui permet à Meta de développer une IA qui comprend mieux comment les individus communiquent réellement.
Mais il ne s'agit pas seulement de développer de meilleures technologies. Il s'agit de rester compétitif. OpenAI, Google et Anthropic se lancent tous dans la course pour créer des modèles d'IA plus performants. L'initiative de Meta montre qu'ils ne restent pas inactifs. Ils évoluent rapidement.
Et oui, l'aspect commercial est également important. Plus leur IA est précise, mieux elle peut personnaliser le contenu, recommander des produits et, surtout, diffuser des publicités très ciblées. Ainsi, si l'objectif principal est de « développer une IA utile », l'argument commercial est de « générer des revenus grâce à des systèmes plus intelligents ».
L'Europe forme le monde
Oui, nous n'avons pas manqué cette partie – c'est uniquement en Europe. Et si vous vous demandez pourquoi, c'est tout à fait logique. L'Europe offre à Meta exactement ce dont elle a besoin : un mini-monde.
Vous y trouverez une diversité culturelle et linguistique, certes. Mais surtout, vous y trouverez des personnes qui créent beaucoup de contenu et le consomment en ligne, activement et régulièrement. C'est une région riche en opinions, en langues et en habitudes numériques variées, mais suffisamment stable économiquement pour fonctionner comme un système autonome.
Ni trop grand, ni trop petit. Juste la bonne taille pour montrer au robot comment fonctionne un monde connecté.
Un laboratoire de test qui défile, publie et s'engage dans plus de 20 langues.
Ce n'est pas seulement pratique, c'est stratégique.
En résumé
C'est en direct : à partir de maintenant, si vous êtes en Europe et que vous n'avez pas choisi de vous désinscrire, votre contenu est utilisé.
Où : Facebook, Instagram (contenu public uniquement)
Ce qui est exclu : Messages privés, mineurs
La désinscription ne s'applique désormais qu'aux publications futures
Annonce du blog de Meta : http://about.fb.com/news/2024/05/meta-ai-and-public-content-europe/
Point de vue de l'équipe Frozen Light
Nous avons pensé que vous devriez voir cela.
(Et nous laissons tomber le lien, car si vous ne l'avez pas entendu directement sur WhatsApp, vous pourriez ne pas nous croire.)
« Personne, pas même WhatsApp, ne peut voir ou entendre vos messages personnels. »
Ouais. C'est la propre publicité de Meta.
Vos messages sont tellement privés que même Meta ne peut pas les lire. En Europe, vous pouvez être tranquille ! Clin d'œil.
Nous avons été aussi surpris que vous l’êtes probablement.
Alors, sur WhatsApp ? Dites ce que vous voulez. Défoulez-vous. Avouez. Racontez-nous. Apparemment, même Meta est exclu du chat.
Mais sur Facebook ? L'ambiance est totalement différente.
Vous avez manqué la date limite d'opposition du 26 mai ? Super ! Vos bobines, vos légendes, cette photo de 2019 ?
Ouais, ce sont maintenant des IA d'entraînement.
Cela donne une double personnalité.
Aujourd'hui, les gens publient leurs vies les plus belles et les plus filtrées sur Facebook : des portraits professionnels, des préparations de repas, des citations motivantes.
Et puis, direction WhatsApp pour se défaire de leurs cheveux et passer en mode chaos complet.
(Je ne juge pas. Honnêtement, ça semble équilibré.)
Évidemment, nous plaisantons : tout ce que vous créez doit toujours être le vôtre.
Mais ce moment rend une chose claire :
La confidentialité sur Meta n'est pas universelle. C'est un paramètre, une fonctionnalité, un slogan de campagne, selon l'application que vous utilisez.
Alors lisez l’étiquette.
Et peut-être vérifiez à deux reprises où vous parlez avant d'appuyer sur « envoyer ». 😉